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Obscura Lucida
Férial
: 9782370260376
No More Nos Morts - Collection Obscura Lucida
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Les premiers matins de l’année ont éclos comme une fleur d’hiver qui s’offre aux rayons d’or. Promesses d’une nouvelle ère, au diable la misère. 2015 s’est ouvert à nous comme on tend les bras à toutes les premières fois. Allégresses, fougues et plaisirs de soies. Premier jour de janvier, il a neigé et je me suis entendue rêver.
Et puis il y a eu ce matin pas comme les autres. Il nous a réveillés avec stupeur, nous a éclaboussés avec horreur. Un matin de janvier, sous le soleil froid, j’ai contemplé, l’astre du jour endeuillé. Ce n’était pas le jour du jugement, seulement le matin, triste à en crever.
Mercredi sept janvier et tout bascule, matin blafard où tout se bouscule. Les idées, bien sûr, les images insoutenables des morsures. De l’âme, du corps, des étendards, de la mort.
Alors ! Alors !
On devient tout petit, pétri, meurtri, pétales flétris.
Premier mois de l’année et c’est déjà foiré, abîmé.
Les rencontres naïves, les pensées ivres, les plans sur
la comète, les sorties en guinguette. Mais Paris est une fête et relève haut la tête. Onze janvier, nous avons marché les bras levés, les sourires ont inondé les visages, la morosité a succombé aux présages. C’est un matin de félicité, les fleurs se cueillent sur les pavés, s’offrent au monde entier.
Les saisons défilent aux couleurs de la vie. Les bourgeons du printemps ont donné de merveilleux fruits. Ça sent l’été, le vrai, celui qui réchauffe les âmes.
C’est beau quand on n’a pas mal, c’est chaud quand
on danse au bal. Faudra garder un peu de ce bonheur, pour plus tard, pour les jours sans fard.
Plus tard est arrivé tôt, au bruissement des feuilles d’automne, aux notes des sonates monotones.
Flamboyant, ce rouge sur les arbres qui sommeillent, rougeoyantes, les lumières des sirènes en veille.
Ce vendredi treize j’ai quitté Paname, je me souviens, j’avais des larmes. Sur les vitres du train, j’ai dessiné,
un rêve, des mots, un cœur embué.
J’ai refermé le calendrier en soufflant les bougies d’un trente-et-un décembre. Il nous faut reconstruire maintenant, réinventer sûrement. Tout au long de cette année
« Warrior », j’ai traversé la France du Sud au Nord, défiant le temps et ses météores. Aller à la rencontre des mots, stigmates et flambeaux, panel multicolore des idéaux.
Panser les plaies de nos dettes, classer nos certitudes obsolètes. J’ai essayé de poser mon regard avec délicatesse, récolter vos messages S.O.S. Vos émotions étaient miennes, la solidarité, l’esprit de corps notre oxygène.
Nous ne savons pas de quoi sera fait notre avenir.
Nous voulons l’imaginer meilleur, fraternel, railleur.
Nous allons y croire coûte que coûte, en connaissance de cause avec le mépris en prose.
Mes ami(e)s, peuple de France, la vie est bienveillance, peuples du monde, « Haut les cœurs » !
Textes : Férial
Pages : 120